Rencontre étrange [PV Vittoria] [Terminé]

Messages : 61 Date d'inscription : 15/09/2013

Alexander se promenait dans la ville doucement, un café en main. Il avait besoin de prendre l'air un instant. Il avait passé sa matinée à travailler sur son manuscrit et cette pause était plus que bienvenue pour lui. Il avait fait une liste des courses a faire, prit un bon café italien et il ne restait plus qu'à se motiver pour le faire. Il n'avait pas envie de remplir son frigo ou quoi que ce soit. Alors il était sur la zone marchande a regarder le monde courir d'un endroit à un autre. Le monde était une immense fourmilière et lui buvait son café en la regardant s'énerver, et se mettre en mouvement. C'était réellement amusant de les voir faire. Alexander se plaça à côté d'un plan de la ville tout en sirotant son café et jouant un peu sur son téléphone. Personne n'avait son numéro a part son éditeur ... C'était une obligation dans son contrat alors il en avait un.

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Spoiler:

Je m'étais promis de ne plus jamais recommencer. C'était bien trop risqué et ça m'avait déjà assez attiré d'ennuis. Pourtant, lorsque je me retrouvais dans ce genre d'allées piétonnes mes sens étaient de nouveau en alerte. Non, ils n'étaient pas en alerte parce que j'étais la proie d'un quelconque prédateur. Au contraire, dans ce genre d'endroit, j'avais l'habitude d'y être le prédateur. Chaque passant pouvait être une potentielle victime, un manteau avec une poche avenante, un sac en bandoulière mal fermé. Il faut dire que même pour un débutant ça serait tentant...et je n'étais pas une débutante, loin de là.
Reprend tes esprits Vitt', tu as un travail maintenant, il n'y a aucune nécessité de voler ces honnêtes gens, si moi aussi j'arrive à gagner ma vie.
Et pourtant, à la base j'avais commencé à voler pour lui faire plaisir, mais il ne faut pas se voiler la face, j'avais aussi pris beaucoup de plaisir et je ne volais pas par nécessité. Mon visage candide inspirait toujours confiance et personne ne se méfiait jamais de moi, c'était un énorme avantage pour ce genre de « travail ».

Une femme un peu trop pressée me bouscula, je lâcha une insulte en italien et la suivit du regard. Un dernier petit vol, juste pour ne pas rester sur un échec, juste pour me prouver que j'en suis encore capable. La vraie Vittoria c'est celle de Florence et non pas celle de Leeds. J'aimerais juste la retrouver ne serait-ce qu'un instant.

Je pris en filature la femme pressée, comme je l'avais fais tant de fois. La foule était mon amie. Paradoxalement, plus il y a de yeux pour voir quelque chose, moins il y a de chance qu'on remarque quoi que se soit. La femme avait un sac à main avec une fermeture éclair. Rien de plus facile. Je m'en approcha encore légèrement, ouvrit avec rapidité son sac y glissa ma main dedans sans aucune hésitation et avec autant d'aisance j'en sortis le porte monnaie. Tout en refermant son sac, je glissa mon « butin » dans la poche ample dans mon manteau et fit volte face, accélérant mon pas, m'éloignant de la zone marchande, pour longer le mur et bifurquer à la prochaine jonction.

Mon cœur battait la chamade, j'avais un large sourire sur mes lèvres et désormais plus aucun de mes sens n'étaient à l'affût. J'avais réussi, même sans lui...Dans mon élan de joie je percuta quelqu'un au passage et je repris enfin mes esprits.

-Pardon je ne vous avais pas vu- Le fait d'avoir repris mes activités de pickpocket, m'avait fait oublier un instant où je me trouvais, et je m'étais bel à bien adressée à l'inconnu en Italien. Je me racla la gorge et leva mes yeux saphirs pour voir à qui j'avais à faire... Je repris la parole, pour cette fois parler la langue du pays.

- Excusez-moi, je ...je ne suis pas d'ici.-

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Alexander était observateur mais pas non plus un grand fan de la dissection de tout le monde. Le monde était une vaste farce et il en était un des acteurs qui tentait de vivre une vie tracée d'avance. C'était énervant et enivrant car des personnes sortaient du lot, comme la fille qui semblait suivre la personne qui l'avait bousculée, ou cet homme qui s'énervait au téléphone, ou encore cet enfant qui pleurait face au clown. Ce monde était une pourriture qui vendait de la mort avec un sourire agréable. Le café le finissait petit à petit, enivrante drogue, douce extase qui semblait nous éveiller. Mais si fausse que le monde n'avait plus d'autre saveur que l'argent. Alors qu'il allait boire à nouveau il se fit bousculer le café se renversant sans le tâcher par chance. Mais son bonheur fut de l'entendre parler en Italien. Il aurait pu en pleurer de plaisir. Il décida de lui répondre en Italien.

"- Ne vous excusez pas je rêvassais aussi. Cela fait longtemps que je n'avais entendu cette langue de la bouche d'une aussi jolie Dame. Je serais ravi de continuer a converser dans cette langue sensuelle avec vous, si vous le désirez."

Il avait un léger sourire de pouvoir laisser vibrer sa voix par cette langue.

Spoiler:

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Quelle agréable surprise d'entendre un inconnu vous répondre en Italien. Ce n'était que quelques phrases, mais elles avaient déjà illuminé ma journée. Je pris un instant pour regarder à qui j'avais à faire, un bel homme, brun qui semblait plein d'assurance. Je lui répondis d'abord par un large sourire avant de reprendre:

-Merci du compliment, c'est avec grand plaisir que j'accepte votre requête.- Je regarda autour de moi, il y avais toujours autant de monde et je ne comptais pas gâcher ce moment avec un compatriote à cause des cris et du chahut de ce lieu.

-Si nous continuons dans cette ruelle, nous trouverons un endroit agréable pour prendre un café.- Je regarda l'inconnu. Dans la bousculade, j'avais sans doute du lui faire renverser son café – Ou dans votre cas pouvoir en finir un.-

Cette rencontre m'avait revigorée. Je me sentais revivre, je n'avais plus l'impression de déambuler dans les rues de Leeds, non, me revoila à Florence, avec ses pavés et ses immeubles presque oranges. Pourtant une petite voix intérieur m'avertissait de me méfier. Durant presque un an j'ai fuis l'Italie, pendant un an j'ai tout fais pour éviter qu'on me reconnaisse, voir même qu'on apprenne à me connaître. Et me voilà, complètement inattentive, voir même inconsciente, accepter de parler à un inconnu. Mais enfin reprends-toi Vitt', cette Vittoria paranoïaque c'est la Vittoria de Leeds ! Je pris une inspiration. Aujourd'hui on va laisser une dernière fois la Vittoria de Florence refaire surface. Oui elle est plus inconsciente, oui elle m'attire toujours des ennuis, mais franchement en étant celle que j'étais à Florence je vis ! Je sens de nouveau mon cœur battre et pas parce que j'ai peur, parce qu'il vibre sous l'adrénaline ! Et ca c'est bon, j'avais presque oublié le bien que ça faisait de ressentir ça.

Je déposa mon bras sur celui du jeune homme afin de marcher bras dessus bras dessous en direction de la ruelle que j'avais indiqué. Ca pourrait paraître osé ? Non, nous n'allions pas nous suivre à la « file indienne », premièrement il risquerait de me perdre avec tout ce monde et c'était bien moins agréable.

- Au fait, je m'appelle Rosanna .- Je marqua un temps de pause, et je repris la parole lorsque nous entrions enfin dans la ruelle. - Votre accent m'intrigue, d'où venez -vous, si ce n'est pas indiscret?-

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La jeune femme proposa d'aller boire un café un peu plus loin pour pouvoir continuer de discuter avec plaisir en Italien ensemble. C'était un bonheur pour les oreilles cette langue chantante. Après le caractère de certains était assez violent pour attirer un peu de noirceur dans le tableau. Quand elle se présenta après avoir choisit qu'ils allaient avancer dans une posture assez noble, Alexander eu un sourire. Rosanna, ce prénom respirait l'Italie. Pourtant ce fut un sourire assez neutre qui apparut à la question de l'endroit de sa naissance.

"- Je suis né en Angleterre, à Londres. Mais ma mère était italienne. L'accent vient peut-être du fait que je parle russe aussi, de part mon paternel. Le monde n'est que mélanges d'ethnies. Et vous venez d'Italie n'est-ce pas ? J'aime ce pays plus que tout car c'est celui de ma mère."

Il la guida vers un café assez chic mais en même temps tranquille pour pouvoir parler, loin de l'agitation de la foule. Il pouvait l'aimer comme la haïr. Tout dépendait du moment.

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Je souris lorsque le brun déclara que le monde n'était qu'un mélanges d'ethnies. Il n'avait pas tort, et j'ai été aux premières loges, ville touristique oblige, pour observer ces « mélanges d'éthnies », pourtant je n'ai jamais eu l'impression d'en faire partie...jusqu'aux jours d'aujourd'hui. L'homme sembla rapidement vouloir me retourner la question, était-ce de la politesse ou une manière d'éviter de parler de lui-même ? En ce moment, je dois avouer que ça m'importait peu, je fis mine de ne pas avoir remarqué ce malaise , si s'en était vraiment un, et répondis sur le même ton qu'auparavant.

-Oui, je viens d'Italie. Et je peux parfaitement comprendre votre attachement à ce pays, pour ma part cela fait environ un an que je l'ai quitté et ...- je m'arrêta en plein milieu de ma phrase, parcourue par une sorte de malaise. Ma main qui était posée sur le bras de l'homme tremblait légèrement et j'étais ravie d'être arrivée au café afin de pouvoir m'asseoir sur la première chaise de la terrasse.
Qu'est ce que tu fais Vitt' !? Dis lui aussi pourquoi tu es partie, donnes lui les détails de ta magnifique vie à Florence ! Je suis sûre qu'il sera compréhensif...après tout, tout le monde sait que les inconnus sont compréhensifs, c'est pour ça que tu fuis depuis plus d'un an, non?
Je chassa cette pensée de mon esprit et reporta mes yeux saphir sur l'homme. J'esquissa un sourire timide à l'homme et je sentais déjà mes joues rougir, passant de l'ivoire à la rose.
- Désolé, j'ai eu comme...je ne sais pas, un café me revigorera!- je pris une inspiration qui me permit de reprendre un peu d'assurance. - Je trouve que c'est une chance de savoir parler autant de langues, Russe, Anglais et Italien et pourtant vous ne m'avez dis votre prénom en aucunes de ces langues ? Je suis pressée de mettre un nom sur l'homme qui me permet de revenir aux sources et de m'éviter enfin de parler, ou plutôt bredouiller de l'Anglais- Mon ton était remplis d'humour, un humour opportun qui tentait d'effacer mon malaise d'il y a quelques secondes.

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La jeune femme parla rapidement de son pays natal, sans dire pourquoi elle était partie. Elle avait un malaise apparemment d'y penser et Alexander n'était pas vraiment assez curieux et proche pour demander à en savoir plus. Bien qu'écrivain il savait faire la part des choses comme ne pas demander des choses trop personnelles pour ne pas la faire fuir en courant. Mais elle posa une autre question après s'être assisse et reprise. Lui qui pensait qu'elle allait oublier qu'il n'avait pas encore donné son prénom. L'écrivain eut un sourire assez amusé.

"- Mon prénom a une consonance russe très prononcée. Je me nomme Alexander pour vous servir. Ne m'en veuillez pas de l'avoir caché mais j'aurais préféré un prénom beaucoup plus italien."

Il eut un léger rire tout en faisant signe à la serveuse qu'ils allaient commander. Il choisit pour lui un double latte avec un brownie chaud, fondant à souhait sous la langue. Le plaisir de sentir le chocolat envahir la bouche ... Il en bavait mentalement de bonheur. Malgré tout il oubliait pas qu'il avait de la compagnie en l'informant de prendre ce qu'elle voulait, c'était lui qui régalait.

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Tout le monde a ses secrets, croyez -moi, je ne vais pas vous en vouloir pour si peu.-

-On peut facilement arranger ce petit problème. Si vous voulez je vous appellerai Alessandro. Ca m'évitera d'écorcher votre prénom et nous resterons complètement immergés dans notre comédie italienne.-

- En tout cas je suis ravie d'avoir fais votre connaissance, les gens ici sont tellement stressés, à tel point que les seuls personnes à qui j'ai vraiment eu le temps de parler ce sont les personnes à mon travail. Tout le monde semble si froid...comme le climat de ce pays me diriez-vous. Heureusement, vous avez l'air d'avoir plus le sang noble de l'Italien que le sang froid du Russe. -

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Alexander eut un léger rire quand elle proposa de mettre son nom à la sauce italienne mais il ne se sentait pas vraiment l'envie d'avoir un tel prénom.

"- Alex ira très bien pour moi. Et cette discussion n'est pas réellement une comédie, juste une belle nostalgie. Un moment de grâce que peu de personnes ne peuvent se targuer de comprendre. C'est une petite parenthèse des plus savoureuses."

La commande arriva rapidement, la serveuse habituée à l'écrivain assez lunatique que pouvait être Alexander. Il se sentait bien dans ce lieu. Et cette jeune femme le semblait aussi.

"- Pas de petite douceur ? Je suis sûr qu'ils en auraient à votre goût. Ce lieu est le plus calme que je connaisse de cette ville. Je suis honoré de n'avoir que peu de sang russe dans les veines. Et vous avez-vous un côté sombre au niveau ascendance ?"

Il ne cherchait pas à lui tirer les vers du nez sur son passé. Car ce passé ne l'intéressait pas plus. Le paradis sur Terre arriva avec la bouchée de brownie qu'il prit.

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Une belle nostalgie...de belles paroles qui ravivèrent immédiatement quelques souvenirs florentins. Je pouvais presque sentir l'odeur de la ville, entendre les rires de mes frères et sentir les caresses d'Alberto. Je me surpris à tiquer sur cette dernière pensée.
Au final, je crois que je préfère comparer cette rencontre à une sorte de comédie. La comédie me permet de garder mon masque, et de ne pas culpabiliser lorsque je débite mes habituels mensonges. La nostalgie c'est plus profond, trop sensible, on est pour la plupart du temps nostalgique des choses qu'on ne pourra pas retrouver, non ? Je ne suis pas encore prête à m'avouer que je ne retrouverais peut-être jamais ma belle Toscane, mes frères, ma famille aimante que j'ai égoïstement délaissée pour m'aventurer avec un imbécile...

Je repris mes esprits lorsque le jeune homme avait repris la parole et qu'au même moment, la serveuse déposa notre commande.

-C'est vrai qu'elles ont l'air appétissantes, je me laisserai sûrement tenter une prochaine fois, si je retrouve l'endroit.-

Ces brownies avaient l'air excellents et vu avec qu'elle voracité Alexander avait mordu dans la pâtisserie, j'en conclus que ce ne devait pas être qu'une impression. Je ne pu m'empêcher de pouffer légèrement lorsque je vis quelques miettes de brownie « récalcitrantes » autour de la bouche du jeune homme. Je pris une serviette et m'apprêtai à les lui essuyer avant de ma raviser. Ma main se trouvait à quelques centimètre du visage de l'homme et le fait de s'être arrêter à cette instant était encore plus déroutant que si j'avais continué mon geste jusqu'au bout. Je me mettais toute seule mal à l'aise. Décidément l'ancienne Vittoria et la nouvelle n'arrivaient toujours pas à se mettre d'accord, même pour des gestes « anodins » ou du moins inoffensifs. Au Diable les questions et les doutes, je ne faisais rien de mal pourquoi être toujours aussi prudente ? J'allai jusqu'au bout de mon intention et déposa la serviette à côté de mon café. Cette hésitation n'avait duré même pas une fraction de seconde et je pouvais même espérer qu'elle était passée inaperçue aux yeux du brun.
Tout en prenant une gorgée du macchiato je répondis à Alexander sur un ton qui se voulait volontairement léger:

-En faite, je dirais plutôt que le côté sombre de ma famille est incarné par ma personne. Je dois sans nulle doute être le vilain petit canard. Mais je connais mes classiques, à la fin il se transforme en majestueux cygne, j'espère que ce moment ne tardera pas trop.-

Oui parce que pour l'instant c'était plutôt mal parti pour être un majestueux cygne...un an de cavale, une famille perdue, et des démons que je n'arrive pas à faire disparaître...

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**Désolé du temps de réponse mais j'ai pas beaucoup d'idées ^^"**

Alexander avait croqué dans son brownie avec un plaisir évident. Il se sentait vraiment bien avec ce chocolat qui fondait sous la langue. Il était un accro au sucre et cela avait tendance à jouer même sur ses humeurs. Pourtant il rougit légèrement quand la belle italienne lui enleva des miettes de brownies. Il avait été un peu trop pressé de prendre une part de ce plaisant péché. Rosanna lui donna quelques informations sur sa famille en se disant être le mouton noir de sa famille. Il lui sourit assez amusé en pensant à quelque chose d'amusant.

"- Toute famille semble avoir son vilain petit canard. Personnellement je n'ai plus aucun contact avec la mienne donc c'est difficile de me projeter dans votre cas. La fausse joie d'être fils unique. Mais je vous propose de commander vous aussi un brownie. C'est excellent je trouve."

Il lui souriait doucement, tout en appelant la serveuse pour en avoir un second pour la miss.

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Ces quelques instants avec Alexander étaient réellement de petits moments de plaisirs que je n'avais plus eus l'occasion de vivre depuis longtemps. Légèreté et insouciance en pouvaient être les maîtres mots. Mais comme chacun le sait, tout dans ce monde est éphémère et malheureusement les bonnes choses sont souvent plus courtes que les mauvaise.
Un téléphone sonna à notre table, je sursauta légèrement face à ce son inattendu, puis je me rendis compte qu'il venait de ma poche. Durant un an j'avais gardé un portable, changeant de numéro souvent...Un portable en soit inutile, il était juste là pour parfaire le rôle de madame tout le monde. Au jour d'aujourd'hui tout le monde à un portable et ça aurait paru suspect de ne pas en avoir un. Pourtant, personne ne m'avait encore jamais contacté...
Le téléphone sonnait toujours et j'étais figée...pâle comme la mort. Je pris l'appareil dans mes mains et décrocha.
-Allô?-
-Vittoria !? C'est toi ! Je sais que c'est toi!-
Mon cœur se mit à battre la chamade, mon regard effrayé se fixa sur le brun en face de moi. Ce nom...mon nom...Je ne l'avais plus utilisé depuis mon départ de Florence...Celui qui était au bout du fil me connaissait forcément de là-bas.
-Qui...qui est-ce?-
-Tu ne me reconnais pas ?! On a eu beaucoup de mal à trouver ton numéro...

-Je vais raccrocher..-
-Attends Vitt' ! Ils savent que tu es impliquée, mais tu risques moins qu'eux. Il faut que tu rentres-
.
-Aurevoir.-
-Vittoria, attends ! Tu ne peux pas fuir éternellement ! Vittoria !

Sur ces dernières paroles l'homme...enfin mon frère....criait tellement que je suis certaine qu'Alexander avait pu en entendre si ce n'est le contenu, du moins quelques mots. Je n'osais pas affronter le regard de l'homme. Je tourna mon regard sur la ruelle, mes yeux commençaient à se voiler, tant les larmes les remplissaient et tout mon corps qui avait été quelques secondes auparavant tétanisé était envahis par l’irrépressible envie de fuir...toujours fuir...
Je voyais mes doigts trembler sans que je ne puisse les faire cesser. Lorsque la serveuse apporta un second brownie, j'en eus la nausée... C'était vraiment plus le moment. Je me leva de ma chaise et osa enfin affronter le beau brun du regard sans pouvoir autant lui adresser la parole. Mes jambes étaient flageolantes plus que ce que j'aurais pu l'imaginer, je du me tenir à ma propre chaise pour à la fois trouver la force de me tenir debout et d'adresser la parole à Alexander.
- Je... suis désolé...je pense que c'est mieux si je m'en vais maintenant-
J'avais réutilisé la langue de Shakespeare, afin de mettre fin à notre merveilleuse comédie italienne. Le passé m'avait rattrapé...c'était à prévoir... et maintenant plusieurs choix s'offraient à moi...

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Alors que la serveuse était partie chercher un brownie pour la demoiselle cette dernière eu un coup de fil qui semblait lui faire du mal. Il ne savait pas ce que c'était et ne cherchait pas à le savoir. Il voyait qu'elle en souffrait et tenter de la faire parler n'aurait conduit qu'à la braquer contre lui. Alors il se retenait de vouloir en savoir plus. Mais en même temps c'était réellement compliqué pour lui. Simplement il savait que certaines personnes ne voulaient pas que l'on entre dans leur sphère privée. Et cette jeune femme en était. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle écourtait la rencontre. Et il la comprenait réellement car il ferait pareil dans l'état où elle été. Elle était désolée mais de quoi ?

"- Vous n'avez pas à être désolée mademoiselle. Il y a des moments où la solitude est le seul compagnon dont on a besoin. Je pense de toute façon que l'on se recroisera un jour pour continuer de converser tranquillement. Emmenez au moins le gâteau pour un autre moment. Le chocolat est un grand allié des crises."

C'était son réconfort souvent, le chocolat. Il avait répondu en anglais à la demoiselle, bien que l'Italien lui convenait plus mais le jeu était terminé. Il lui souriait doucement, comme si de rien n'était. Elle avait besoin de voir que des personnes ne chercheraient pas à creuser sa vie.

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Les paroles d'Alexander m'apaisèrent, je ne m'attendais pas à ce genre de réaction et lorsque je me suis rendue compte que l'homme ne serait pas indiscret, j'eus l'impression qu'un poids était tombé de mes épaules. Malheureusement, il n'était pas le seul à me les encombrer, et je ne pourrais sans doute pas me débarrasser du poids de mes secrets aussi facilement.
Je souris au beau brun lorsqu'il me dit d'emmener la pâtisserie. Pourquoi pas ? Après tout ce n'est pas ça qui me ferait du mal. J'enveloppai le brownie dans une serviette pour pouvoir le transporter plus facilement et proprement.

-Merci... pour tout, Alex.-

Ce « merci » contenait de nombreuses significations, je remerciais le jeune homme pour cette rencontre qui m'avait malgré tout égaillé la journée, je le remerciais pour le café, mais surtout pour sa délicatesse et sa discrétion. Peut-être ne comprendrait-il pas toutes ces significations...Ca n'avait pas sûrement pas autant d'importance pour lui que pour moi.
Avant de faire la seule chose dont j'étais vraiment douée, fuir, je m'approchai du jeune homme et lui déposa un baisé sur la joue. Sans attendre une réaction de sa part, je parti et d'un pas rapide je rejoignis la foule afin de m'y faire absorber et de disparaître. Ma grand-mère appelait ce genre de baisés « le baisé du voleur », à cette époque je ne comprenais pas réellement sa signification...

Messages : 61 Date d'inscription : 15/09/2013

Il sourit doucement en regardant la demoiselle qui prit le brownie avant de s'enfuir sur un merci et un bisou. Il la regarda disparaître étonné de ce bisou et en même temps assez amusé. Il avait envie de s'approcher d'un confident pour elle. Apparemment elle était en train de se détruire face à ses secrets et il voulait la revoir rapidement pour l'aider, comme il faisait pour ses rares amis. En tout cas il termina rapidement son café et son brownie avant de partir vers chez lui pour retrouver ses papiers et stylos. Il se devait de terminer son livre assez rapidement. Pourtant il la cherchait toujours dans la foule pour la ramener vers lui, la faire parler, lui offrir du rêve mais ce n'était pas encore le moment de la faire parler. Il se devait de lui montrer qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Mais cela voulait dire qu'il allait devoir parler ? En tout cas il paya et parti retrouver son appartement en silence.

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