Aujourd’hui, la journée avait bien commencée. Je m’étais réveillée de bonne humeur, j’avais pris un bon petit dèj, une bonne douche et puis, après, tout s’est dégradé quand je suis allée au boulot. La journée aurait pus continuer à être belle mais au lieu de ça, une affaire de cambriolage avait atterri sur mon bureau. Quoi de plus normal me direz-vous et c’est vrai que ça n’a rien d’extraordinaire vu mon boulot mais se faire vomir dessus par le suspect, c’est vraiment pas cool. Enfin bon, c’est comme ça et puis par chance, seules mes chaussures avaient pris donc je ne m’en sortais pas si mal.
Une fois ma journée de travail fini, je m’étais arrêtée au cimetière, comme je le faisais presque chaque jour pour rendre une petite visite à Lane. Depuis son départ éternel, j’aime à me dire qu’elle veille sur moi. Peut-être est-ce vraiment le cas ou non mais peu importe la réalité tant que je garde cette conviction. Après seulement j’étais rentrée chez moi pour me détendre. Je regardais la télé, à moins que ça ne soit l’inverse et je m’étais fait livrer une pizza. Une soirée classique jusqu’à cet appel d’Ethan, un ami qui me proposait de sortir en boite. J’avais accepté avant d’aller me changer. On aurait dû se retrouver devant la boite sauf que 5 minutes avant l’heure fixé, un sms m’annonçait qu’il ne pourrait finalement pas venir. Poisse quand tu nous tiens…
Malgré tout, j’avais décidé d’entrer quand même en boite, quitte à m’amuser toute seule. Je ne sais depuis combien de temps je dansais quand je pris la décision d’aller me reposer un peu à une table après avoir été prendre un verre au bar. D’ailleurs, je me dirigeais juste vers le bar quand un verre tomba directement devant moi, rependant son liquide sur mes chaussures. Dépitée, je restais fixer le verre jusqu’à ce qu’un jeune homme se baisse pour le ramasser avant de s’excuser et de dire que ce n’était pas vraiment de sa faute.
Grand, brun, musclé d’après ce que je pouvais voir, je me contentais de hausser les épaules avant de soupirer. « En général, on offre un verre à une fille pour l’aborder, on ne lui renverse pas son verre sur ses pieds. » J’éclatais légèrement de rire avant de continuer. « En tout cas, ne vous en faites pas, j’ai connu pire qu’un verre de renversé. » Je lui souriais avant d’enfin bouger et de me diriger vers le bar. Au bout de quelques pas, je me retournais vers le jeune homme qui n’avait pas bougé semble-t-il. « Vous venez ou vous restez avec votre verre vide ? »

Une journée de boulot pas si tranquille, une proposition de sortie qui tombait à l’eau 5 minutes avant le rendez-vous et me voilà en boite à m’éclater seule. Enfin seule, on était quand même assez nombreux sur la piste de danse et quelques mecs tentaient de m’approcher mais je n’avais pas envie de finir avec l’un d’eux. En revanche, j’avais soif et c’est donc tout naturellement que je me retrouvais avec les pieds baignant dans un liquide que je n’arrivais pas à identifier. Je ne sais comment, j’avais pris ça avec philosophie et c’est avec cette même philosophie teintée d’une pointe d’humour que j’avais répondu au jeune homme qui s’excusait.
Le fait que le jeune homme me réponde qu’il s’était dit qu’il fallait essayer autre chose pour aborder une fille me fit un peu plus rire. « Et vous avez eu raison, après tout, on se souvient plus facilement du garçon qui a innové pour nous aborder plutôt que celui qui drague comme tout le monde. » Je lui fis un clin d’œil avant de me diriger vers le bar et de me retourner pour lui demander s’il venait avec moi ou s’il préférait rester avec son verre vide. Une nouvelle fois, sa réponse me faisait rire. « Disons que je pensais plutôt au fait qu’en restant sur place, certains idiots pourraient penser que c’est autre chose que le contenu de votre verre qui se trouve à vos pieds. » Mon regard descendit sur son entrejambe pour qu’il comprenne de quoi je pouvais bien faire allusion avant de remonter rapidement en souriant.

Une fois devant le bar, je sifflais pour attirer l’attention d’un barman. Une fois celui-ci devant nous, je demandais un soda bien frais avant de me tourner vers le beau brun. « Vous prenez quoi ? » Je me décalais légèrement pour qu’il puisse donner sa commande au barman avant de réaliser que les présentations n’avait pas été faites et qu’on devait avoir un âge assez prohe voir similaire et que donc le vouvoiement était surement superflue. « Au fait, moi c’est Brittany et je propose qu’on se tutoie. Qu’en dis-tu ? » J’interrogeais le jeune homme du regard avant de remercier le barman qui venait d’apporter notre commande et de me diriger vers une table de libre en veillant à être suivie par le beau brun.

Il parait qu’on peut faire des rencontres sympas en boite. Perso, aucune des personnes que j’ai pus connaitre en boite ne m’avait laissé un souvenir marquant mais apparemment, cela est sur le point de changer. Ce jeune homme brun est différent des mecs qu’on y rencontre en général. Il avait l’air un peu paumé mais n’était pas dénué d’humour. Beaucoup se serait braqué quand j’avais dit qu’il innovait dans sa manière de draguer en inondant les pieds d’une jeune femme avec son verre. Quand il me répondit qu’avec cette technique, il y avait 80% de chance que le mec se prenne une gifle, je me mis à rire franchement. « 80% ? Vous en êtes sur ? Personnellement, je dirais que 80% des filles engueuleraient le mec pour avoir ruiné ses chaussures. Vous les hommes, vous avez tendance à sous estimé l’amour des filles pour leurs chaussures. Cependant, je suis d’accord pour dire qu’un mec draguant une fille en jetant le contenu de son verre sur les chaussures d’une fille à 80 voire même 99% de chance de ne jamais revoir la fille convoitée. »
Est-ce que je faisais partie des 99% ou du pourcent qui restait ? Aucune idée. De toute façon, il n’avait pas l’air de me draguer alors l’histoire était réglé et heureusement. Je n’étais pas connu pour vivre de grandes histoires d’amour mais plutôt des relations sans lendemain, ce qui pouvait exaspérer mes amis. En tout cas, c’était suivi du jeune homme que je me dirigeais vers le bar pour commander un verre. Le beau brun commanda la même chose que moi et avant d’avoir pus faire quoi que se soit, il paya ma consommation. « Si vous voulez, la prochaine tournée sera pour moi alors. » Faisais-je partie de ces femmes qui ne supportaient pas qu’un homme lui paie un verre ? Non mais je suis le genre de fille qui ne s’offusquait pas si un homme demandait à une fille de payer son verre toute seule.
Mon verre en main, je me présentais et attendis qu’il en fasse de même avant de me diriger vers une table libre. J’avais pris soin d’en prendre une qui ne soit pas collée aux enceintes de manière à ce qu’on puisse discuter sans trop élever la voix. « Enchantée Andrew. Vous venez d’où comme ça ? » Il ne pouvais nier qu’il n’était pas d’ici. Je ne prétendais pas connaitre tout le monde, Leeds est une grande ville, mais quelque chose me disait qu’il n’était pas ici depuis longtemps.

Si un jour on m’avait dit que j’aurais été gentille et agréable avec quelqu’un qui m’avait renversé le contenu de son verre sur mes pieds, je crois que je ne l’aurais pas cru et pourtant, c’était bien ce qu’il se passait. Il faut dire aussi que le jeune homme en question était assez mignon et que j’avais eu pire que ça sur mes chaussures un peu plus tôt dans la journée. En plus de ça, il avait de l’humour, ce qui n’était pas négligeable et quand il annonça que nous les femmes, on était très bavarde, je me mis à éclater de rire. « Il parait mais il y a aussi certaines choses pour lesquelles on est capable de faire très court. » Pour ma part, ces choses concernaient l’abruti de service mais bon, on ne me parlait plus de lui et je n’avais aucune raison de parler de lui non plus donc, j’étais sauve.

Nos verres en main, je lui proposais de payer la prochaine tournée, ce qu’il acceptait. Bon, rien ne garantissait qu’on aille jusqu’à une autre tournée donc je ne prenais pas vraiment de risque et même si c’était le cas, je m’en fichais un peu de payer un verre ou deux. Une fois à une table libre, alors que je lui avais proposé qu’on se tutoie, je lui demandais d’où il venait en le vouvoyant. Bien sur, il ne manqua pas de me le rappeler avant de me répondre de manière concise et de me retourner la question. « Oui c’est vrai. Déformation professionnelle va-t-on dire. » Je lui souriais avant de répondre à sa question concernant mon lieu de naissance. « Je suis née en France et je suis venue vivre ici avec mes parents quand je n’avais que quelques semaines. Autrement, à part pour aller en vacances chez mes grands-parents, je n’ai jamais quitté Leeds. Et qu’est-ce qui t’as fait quitter Liverpool pour Leeds ? » Je commençais à boire tranquillement une gorgée de mon soda pendant qu’il me répondait.