« Vous avez lu l´histoire
De Jesse James
Comment il vécu
Comment il est mort
Ça vous a plus hein
Vous en d´mandez encore »
[...] Durant 17 ans, j'ai vécu la vie de madame tout le monde, j'ai toujours tout réussi ce que j'entreprenais, que ça soit à l'école ou avec les garçons.
C'est à partir de l'année de mes 17 ans que je fis la rencontre d'Alberto. Il avait 6 ans de plus que moi, mais surtout, il avait voyagé. Tout le monde sait qu'une fille fond devant les belles paroles d'un garçon qui raconte des histoires de voyages en Inde, en Amérique et même en Russie....Enfin à 17 ans, en pleine puberté, oui on fond et on n'imagine pas qu'on se retrouve face à un bel imposteur qui n'a connu que « Roma » et « Firenze ».
En plus d'être un beau menteur, Alberto représente le mauvais garçon que toutes les jeunes filles rêvent de rencontrer. Et pour finir, ce mythomane fut aussi mon premier véritable amour, celui avec qui on devient aveugle, celui dont on boit toutes les paroles et celui qui finit par vous détruire, parce que l'amour ça finit toujours comme ça, non ?
Enfin bref, Alberto n'a pas amené avec lui que de belles histoires, il m'a fait faire la rencontre avec mes premiers obstacles. Obstacles que nous avons provoqués et qui étaient très périeux à franchir.
Au départ je le regardais commettre de petits larcins, quelques vols de portes monnaie sur les touristes, rien de très grave et de très original, mais c'était tellement excitant! Ensuite, il m'a poussée à prendre part à ses vols. Amoureuse et aveuglée, je l'ai imité sans jamais poser de questions, j'y ai même pris goût. Comment ne pas apprécier cette poussée d'adrénaline avant et après le larcin et surtout comment ne pas aimer l'argent facile!
Une année passa et Alberto en voulait toujours plus. Le vol des touristes ne suffisait plus, il voulait faire quelque chose de plus « grandiose », quelque chose qui ne serait faisable que grâce à moi, avait-il dit. On fréquentait désormais une bande de dix pickpockets italiens, qui avaient décidé de faire « un gros coup », juste une fois.
Le plan était simple, je devais charmer un riche touriste, il devait m'inviter dans son hôtel, afin que je sache où était sa chambre. Je devais ensuite tout faire pour m'octroyer un deuxième rendez-vous ( ce qui voulait concrètement dire ne rien faire avec lui dans cet hotel, mais lui laisser miroiter l'espoir que peut-être au deuxième rendez-vous il se passerait quelque chose) pour le revoir à l'extérieur. C'est durant ce deuxième rendez-vous, lorsque le pigeon était loin du nid, que mes acolytes passaient à l'action et se débrouillaient d'une manière ou d'une autre pour pénétrer dans la chambre et la piller.
Ils n'ont jamais voulu me décrire la manière dont ils procédaient, allez savoir pourquoi. Mon seul rôle était de charmer un touriste riche, d'indiquer sa chambre et de le conduire dehors.
Le « gros coup » a très bien fonctionné, si bien qu'on a cessé nos activités de simples pickpocket, pour ne faire que des « gros coups ». Jusqu'au jour où Alberto et les autres se sont fait prendre la « main dans le sac ». J'étais effondrée, mais avant toutes choses j'étais effrayée ! Et si ils me dénonçaient ? Je ne pouvais pas aller en prison, pas moi ! Après tout je n'avais rien fais, ce n'est pas illégal de charmer des étrangers !
En vérité, je n'ai jamais su si j'étais recherchée ou pas, j'ai fuis le soir même de l'arrestation de mon amant. Dans la panique, je décida de quitter le pays, mais pour aller où ? Dans le pays voisin ?
Je suis restée seulement deux mois en Suisse, dans le Tessin. Mais je n'étais pas tranquille, au moindre coup de sirène j'avais l'impression que c'était les policiers qui venaient pour m'expatrier. A vrai dire, je pense que j'ai été un peu excessive, et que probablement personne ne m'a jamais recherchée. Pourtant j'ai passé quasiment un an en "cavale", si on peut appeler ça comme ça, avant de prendre l'avion en direction du Royaume Unis, pour enfin déposer mes valises à Leeds
«Lorsque je l'ai connu,
Autrefois,
J'étais loyale
Honnête et droite
'Faut croire que c'est la société
Qui m'a définitivement abîmée »
Comme chaque personne, il est difficile de définir mon caractère en quelques mots. Pourtant je peux me permettre d'affirmer certaines choses. Aux côtés de mon amant, je me sentais "femme", j'étais sûre de moi, sûre de mes choix, sûre de mes charmes. J'étais avenante, et je prenais de nombreux risques. Je vivais pour ressentir mon cœur battre au rythme de l'adrénaline. L'action et le danger étaient mes alliés.
J'ai décidé de changer de vie, contre mon gré. Je me découvre une nouvelle facette. Une partie de moi que je ne connaissais pas, tant la Vittoria de mon amant était omniprésente. A mon plus grand malheur, je m'aperçois que je suis fragile, à fleur de peau et même légèrement paranoïaque. Depuis que je me suis rangée je vis dans la peur constante, et j'ai un nœud à l'estomac qui ne me quitte pas. Je ne veux plus vivre en dehors des lois, mais l'ancienne Vittoria me manque. Pourtant, je sais que la seule manière de la retrouver est de reprendre mes anciennes activités. La Vittoria de Florence ne peut vivre sans de l'action, de l'adrénaline et du danger...
« Qu'est ce qu'on a pas inventé sur lui et moi »
On dit souvent que les détails n'ont pas d'importances, pourtant je crois qu'au contraires ils sont cruciaux. Voici donc quelques détails qui font que je suis "moi":
Je suis une très mauvaise cuisinière
Je suis blonde aux yeux bleus alors que mes frères sont bruns aux yeux bruns (étrange, non ?)
Je me présente souvent sous mon deuxième prénom de peur qu'on me connaisse sous le premier.
Je déteste les jolies femmes, je n'aime pas la "concurrence" .
Je suis complexée par ma peau trop pâle (elle rougit à la moindre émotion, honte, peur, timidité).
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